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Revue 2015

07 janvier 2016

2015 fut une année difficile en raison des défis exceptionnels auxquels ont été confrontés deux de nos entités du secteur de l’énergie, Addax Bioenergy et Oryx Petroleum. Dans le même temps, nos investissements dans l’immobilier commercial ont continué à porter leurs fruits, tout comme Oryx Energies.

Oryx Energies : poursuite de l’intégration, de développements et de la consolidation de la marque

2015 a marqué la troisième année depuis le lancement d’Oryx Energies, issu de la fusion des activités de négoce et d’aval pétrolier d’AOG.

Nous avons poursuivi les investissements dans le développement de ce modèle intégré qui permet de maîtriser la chaîne de valeur de l’acquisition et le stockage de produits pétroliers, jusqu’à leur distribution aux utilisateurs finaux.

La division négoce a réalisé d’excellents résultats. La chute brutale des prix du pétrole et un niveau de contango élevé ont permis d’augmenter les volumes échangés et de réduire les coûts de stockage et de financement.

Le contexte de prix bas et de surproduction de pétrole a aussi augmenté la capacité d’achat des utilisateurs finaux et la demande d’espaces de stockage. Notre nouveau terminal de stockage stratégique à Las Palmas, ouvert en septembre 2014, a bénéficié de ces tendances et a développé une stratégie active de blending sur mesure qui a profité au négoce.

Dans le même temps, les activités GPL d’Oryx Energies en Afrique du Sud ont été fortement touchées par deux événements importants et simultanés. Premièrement, son fournisseur national, SAPREF, a connu une série de pannes qui a réduit l’approvisionnement en GPL de manière drastique, obligeant la filiale à acheter le produit à des prix plus élevés chez des fournisseurs alternatifs. Deuxièmement, l’affaiblissement du rand sud-africain a diminué les marges en USD de manière significative, dans le cadre d’un système de calcul des prix contrôlé par le gouvernement. Des négociations ont été entamées avec le gouvernement afin d’introduire un système de prix paritaires à l’importation.

Nos investissements ont soutenu le développement des capacités de stockage et du réseau de stations-service, dans le but d’assurer la fiabilité de l’approvisionnement et de satisfaire à la demande en carburant, lubrifiants et GPL dans les zones urbaines et rurales.

Les principaux investissements en 2015 :

  • Des centres de stockage et d’emplissage de GPL ont été mis en place dans les villes de Moshi, Mwanza et Mbeya, en Tanzanie. Ceci s’inscrit dans notre stratégie de promotion du GPL comme source énergétique plus propre, saine et écologique que d’autres énergies fossiles (en particulier le bois de chauffage et le charbon de bois) ;
  • Un mini-dépôt de carburant et un centre d’emplissage de GPL ont été construits dans la capitale ougandaise, Kampala, afin de renforcer la chaîne d’approvisionnement au moment où la filiale développe ses opérations dans le pays ;
  • Nous avons ajouté 12 stations-service à notre réseau de distribution, avec de nouveaux sites au Burkina Faso, au Kenya, en Tanzanie et en Zambie. Toutes fournissent des carburants ainsi que du GPL et / ou des lubrifiants ;
  • La construction de la nouvelle jetée au terminal pétrolier de Kissy à Freetown, en Sierra Leone, a été terminée et les touches finales étaient en cours en fin d’année. Le premier bateau est attendu en janvier 2016.

En 2015, Oryx Energies a aussi créé un service dédié aux Grands Comptes, confirmant son expérience et son axe stratégique orientés vers les grandes entreprises. La société a également renforcé ses équipes de ventes afin de tirer parti de son expertise au service d’entreprises de toutes tailles, y compris des mines, les secteurs hôtelier et alimentaire, l’agriculture, des écoles et des hôpitaux, et les entreprises de construction. Quel que soit le secteur, les carburants, le GPL, les lubrifiants et le bitume continuent à alimenter les économies à travers la région.

Dans le même temps, les processus de certification ISO 9001 et 14001, et OHSAS 18001 ont bien avancé et devront se terminer en 2016 selon le calendrier. Des audits de pré-certification ont été menés dans les huit filiales les plus importantes, par une équipe d’auditeurs internes certifiés IRCA. Des formations HSSEQ (Hygiène, Santé, Sécurité, Environnement et Qualité) ainsi que le suivi des KPIs y relatif ont été réalisés de manière régulière. L’indicateur sur la Culture HSSEQ a dépassé l’objectif fixé, montrant l’ancrage des bons comportements en matière HSSEQ.

Par ailleurs, notre campagne publicitaire panafricaine s’est étendue pour augmenter la notoriété de la marque et de ses produits via des média internationaux centrés sur l’Afrique et directement dans sept pays. Lancée en septembre 2014, la campagne s’est vue attribuer la médaille d’Or pour « La meilleure implémentation d’un projet de développement d’une marque sur plusieurs marchés », lors de la cérémonie des « Transform Awards Europe 2015 » qui s’est déroulée à Londres.

Addax Bioenergy : revue des options pour l’avenir

Au cours de la première moitié de l’année, notre société active dans l’énergie renouvelable en Sierra Leone, Addax Bioenergy, a produit environ 7 000 tonnes de bioéthanol à partir de canne à sucre et 15 MW d’électricité, dont le surplus a été exporté au réseau national. Il s’agit de la deuxième saison de production après la mise en service de l’usine de bioéthanol et de la centrale électrique à biomasse en mai 2014.

En juin, AOG – en tant qu’actionnaire majoritaire - et Addax Bioenergy SA ont décidé de réduire les activités et de mener, pendant six mois, une revue de toutes les options pour l’avenir, en étroite collaboration avec S.E. le Président de la Sierra Leone et son Gouvernement. En décembre, la période pour arriver à une décision a été prolongée à fin février 2016.

La décision de mener une revue des options pour l’avenir a été prise en raison d’une série d’événements imprévus depuis le lancement du projet en 2008. Ces événements ont eu un impact significatif sur les délais, les coûts et les revenus initialement prévus. Parmi eux figure l’épidémie d’Ebola qui s’est déclarée en mai 2014. Elle a causé d’énormes pertes en vies humaines dans le pays et elle a occasionné des retards considérables pour le projet en raison du départ de la majorité des entreprises mandatées, qui ont déclaré force majeure et quitté les lieux. Le nombre de consultants expatriés a donc été diminué, tandis que la majorité des emplois locaux ont été conservés, et les actifs maintenus en bon état.

Des évaluations techniques de la croissance de la canne à sucre dans les conditions locales ont été menées en cours d’année, après avoir identifié les causes les plus probables de rendements plus bas que prévu. Les évaluations doivent permettre d’améliorer les pratiques agronomes afin de réaliser des rendements satisfaisants à l’avenir.

Entretemps, Addax Bioenergy a continué son programme WASH (eau, assainissement et hygiène), terminant en septembre la construction de 20 nouveaux puits et huit latrines à fosse ventilée. Avec environ 400 personnes desservies par chaque puit, le programme a donné accès à l’eau potable à jusqu’à 11 000 personnes supplémentaires. L’initiative faisait partie des investissements consentis par Addax Bioenergy en lien avec l’épidémie d’Ebola en 2014. Ceux-ci comprenaient la construction d’un centre de traitement d’Ebola avec 100 lits et de deux unités d’isolement à Makeni, ainsi que d’autres dons aux communautés locales et aux ministères de la santé pour combattre le virus.

Au cours du deuxième semestre, Addax Bioenergy a finalisé une évaluation de son programme de formation post-universitaire qui avait engagé et formé sept universitaires, sur une période de trois ans. Le programme fait partie des efforts visant à promouvoir les employés locaux au sein de l’entreprise. La recherche de partenaires pour la poursuite du Farmer Development Programme (FDP) déployé depuis 2010 a également continué. L’amélioration des pratiques agricoles apportée par le programme a permis d’augmenter la sécurité alimentaire dans la région.

Oryx Petroleum : la production se poursuit dans un contexte difficile

Malgré un contexte difficile, notre société d’exploration pétrolière, Oryx Petroleum, a pu continuer la production de brut et réaliser des ventes régulières depuis le site de Demir Dagh, au Kurdistan irakien. La production s’est chiffrée en moyenne à 3 000 barils par jour sur les neuf premiers mois de l’année et les ventes se sont faites à l’exportation via un distributeur régional.

Les objectifs de l’entreprise ont néanmoins dû être revus à la baisse en raison de la chute des prix du pétrole, des imprévus techniques à Demir Dagh qui ont freiné la production et un environnement morose pour la levée de capitaux. Par conséquent, les dépenses en capital ont été réduites de 60% en mars. Les dépenses restantes ont été concentrées sur la production de brut dans la zone de licence de Hawler, tandis que le personnel a dû être réduit, y compris au siège de la société à Genève, en Suisse.

AOG, l’actionnaire majoritaire, s’est engagé à fournir un crédit pouvant aller jusqu’à $100 millions pour financer les investissements encore planifiés. Ce montant avait été prélevé à la fin de l’année.

Oryx Petroleum a mis en service des installations de gestion de la production à Hawler, en septembre, avec une capacité de 40 000 barils par jour, et a terminé les travaux de raccordement à l’oléoduc pour l’exportation vers la Turquie. Ce dernier sera utilisé dès que les volumes de production et les dynamiques de paiement le justifieront.

AOG Real Estate : la création de valeur continue

AOG Real Estate a de nouveau réalisé une bonne année, avec l’avancée de son programme de développements immobiliers et une gestion active de ses immeubles générateurs de revenus.

Nous avons poursuivi notre projet de redéveloppement de 8 400 m2 de bureaux et d’espaces commerciaux à Cannon Street, à Londres. Le projet devrait s’achever fin 2016. De même, les redéveloppements à Paris, à Quai Ouest (immeuble de bureaux de 15 600 m2) et à Maillol (15 050 m2 pour loisirs et résidentiel) ont bien avancé, en collaboration avec notre partenaire immobilier, Emerige. Les deux projets devraient s’achever début 2017.

Les actifs générateurs de revenus à Londres et à Genève ont affiché une bonne performance, avec tous les espaces loués. Dans le même temps, notre portefeuille d’investissements indirects, géré par Brookfield Asset Management, a continué à dégager des rendements solides.

Le portefeuille d’investissements immobiliers d’AOG Real Estate s’est réparti sur plusieurs lieux, y compris Londres, Paris, Genève, Malte et en Amérique du Nord. Avec le soutien d’une petite équipe et de partenaires de confiance (Emerige, Morgan Capital Partners et Brookfield), la contribution totale d’AOG Real Estate au bénéfice net d’AOG a dépassé les $350 millions pour la période 2010 – 2015.

2016 – Perspectives

Nous sommes confiants que nous relèverons les défis dans le secteur de l’énergie et poursuivrons la croissance de nos activités dans l’immobilier commercial en 2016. En particulier :

  • Oryx Energies renforcera encore sa position d’acteur de référence dans le secteur de l’énergie en Afrique subsaharienne, fournissant les carburants, les lubrifiants, le GPL et le bitume nécessaires au développement économique et social de la région ;
  • AOG et Addax Bioenergy devront prendre des décisions sur l’avenir d’Addax Bioenergy en Sierra Leone, avant fin février 2016 ;
  • Oryx Petroleum devra étendre la production commerciale et les ventes de brut depuis la région de Hawler dans le Kurdistan irakien, avec l’objectif de produire 12 000 à 15 000 barils par jour avant fin 2016. Pour ce faire, la société prévoit de lever $50 - $75 millions en capital, en plus des revenus nets et autres liquidités, afin de financer toutes les dépenses inscrites au budget 2016.
  • AOG Real Estate continuera à croître et à contribuer aux bénéfices du Groupe AOG.

2015 a certes été une année difficile, mais je suis fier de notre capacité à relever les défis et à nous adapter à un environnement changeant.

Je remercie l’ensemble de nos collaborateurs/trices qui ont su agir avec Agilité, Principes et Flexibilité, les valeurs qui nous caractérisent et qui sont au cœur de notre succès. J’adresse également mes remerciements à nos partenaires et fournisseurs qui sont aussi essentiels à notre réussite.

En 2016, nous continuerons à nous adapter et à reconnaître et développer les nouvelles opportunités.

Jean Claude Gandur
Président du Conseil d’administration, AOG